LE COURAGE D’ÊTRE CRÉATIF

On me questionne souvent sur la prévalence des serpents dans les jungles tropicales et je constate que si la majorité des gens démontrent une aversion réelle et justifiée pour les reptiles, certaines personnes en ont une peur maladive. Pourtant, presque tous les serpents ne se défendent que lorsqu’ils sont dérangés et leur rôle est précieux dans la grande toile de la vie. Mais, cette émotion est un phénomène tout à fait naturel chez une personne en bonne santé.
La peur nous informe du danger et des conséquences possibles d’une action, ce qui nous évite de nous blesser en fonçant aveuglément. Elle dérive aussi d’une perception de menace ou de péril personnel.

Cependant, il faut savoir que la peur est
une limite émotive dont la timidité, l’anxiété, l’agressivité, le manque de confiance, la crainte d’être jugé, la xénophobie, la peur de l’échec ou du succès, ne sont que quelques-uns de ses visages.

Nous devons donc résister à la tentation de succomber à la peur, de nous identifier à elle et de choisir un confort temporaire à la détresse de la connaissance. Mais, cela demande du courage. Tiré du mot cœur, le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité d’agir malgré la peur.

Dans son livre « The Courage To Create », le psychologue Américain Rollo May dit que si la peur réduit notre qualité de vie, le courage est essentiel à la santé et au bien-être car il engendre l’espoir qui «
[…] rend possible être et devenir...»

Il ajoute que l’évolution personnelle dépend du développement de 4 formes de courage :
  1. Le courage physique – qui n’est pas l’assaut chargé d’adrénaline du héros d’Hollywood mais la faculté de s'exposer à une sensibilité nous permettant de voir le soi comme une expression de beauté et de riche source de plaisir qui nous rend empathique aux souffrances des autres.
  2. Le courage moral – qui est la capacité de surmonter «l’apathie» - une forme de lâcheté – pour réparer les torts et injustices. Pensons ici aux pacifistes, aux activistes et aux véritables héros qui, à travers les âges, se sont battus pour améliorer les choses.
  3. Le courage social – qui est la volonté créer les liens que l’on veut avec les autres, et d’investir dans les relations qui demandent plus d’ouverture et d’intimité.
  4. Le courage créatif – qui est : «[…] la découverte de nouveaux modèles sur lesquelles la société peut construire.»

May insiste sur la nécessité de s’engager à cette expansion créative malgré le doute dont le rôle est de forcer notre esprit à grandir.

Les temps difficiles que nous traversons démontrent que nos réactions les plus primitives ne suffisent pas et peuvent même nuire à la pérennité de notre existence.

C’est pourquoi la plus importante source de courage est la profondeur spirituelle qui nous aide à vivre chaque moment comme si c'était le dernier.